Aujourd’hui une petite chronique autour du carnaval.
Mais en fait, pourquoi on fête le Carnaval ?
Ses origines remonteraient à l’Antiquité (comme quoi on n’a rien inventé), au 2e siècle AVJC.
On le célébrait à Babylone, où on lançait 5 jours de festivités en l’honneur de la déesse Anaïtis, pour célébrer le début du printemps et le renouveau de la nature.
C’est là que l’on voit les rôles inversés pour la première fois : les maîtres et les esclaves intervertissaient leur place.
On le célébrait aussi en Grèce, où l’on fêtait la fécondité, le vin et la végétation en l’honneur du Dieu Dionysos. On organisait des défilés, des représentations théâtrales (et on finissait à l’envers à force de boire du vin, ndlr) …
Et aussi à Rome, où Saturne, dieu de l’agriculture et du temps était mis à l’honneur. Ici, on transgressait les interdits (c’est là que je laisse votre imagination faire son chemin)
Ces festivités ont été reprises au Moyen-Âge, au VIIIe siècle plus exactement, par l’église catholique, au départ totalement opposée à ses fêtes païennes (comme souvent d’ailleurs !). La période du Carnaval précédait celle du Carême, histoire que les citoyens « lâchent les watts » et se défoulent pour éviter les révoltes (on retrouve un peu la même chose avec la Saint Nicolas avant Noël).
Mais pourquoi se déguise-t-on ?
Tout simplement, à cause de l’inversion des rôles. Les enfants deviennent des adultes, les maîtres deviennent les esclaves, il faut que cela soit réel, mais pas trop, d’où les costumes grotesques que l’on voit encore aujourd’hui.
Et le masque alors ?
Ahah, il apparaît au XIIIe siècle, histoire de se moquer impunément des dirigeants, et ce en tout anonymat ! Malgré le fait cela soit autorisé, on craignait les représailles des grosses têtes…
Et Mardi gras alors, c’est quoi ?
Eh bien c’est normalement le dernier jour du Carnaval. On parle de « gras » car c’est la dernière période « grasse » avant le Carême, c’est là que l’on consomme toutes les provisions périssables : viandes, beurre notamment. D’où les traditionnels beignets, qu’on appelle « merveilles » du sud-ouest à Lyon, ou bugne dans le Sud de le France (et non pas burne, merci au revoir)
Le carnaval est fêté 47 jours avant Pâques : 7 jours de festivités, pour 40 jours de jeûne (bon courage ce n’est clairement pas moi qui ferais ça…)
D’ailleurs, le mot « carnaval » viendrait de « carnis levare », autrement dit, « ôter la viande » (ça c’est cool #teamvégé)
Aujourd’hui, le carnaval est fêté dans de nombreux pays européens, et en Amérique.
Les plus connus sont ceux de Rio (Brésil), Venise (Italie) car il est le plus vieux et il est tel que l’on le connaît aujourd’hui, ou encore Nice et Dunkerque chez nous.
A Dunkerque, on jette des harengs à la foule, histoire de se rappeler que l’on se trouve dans un grand port de pêche.
Deux carnavals moins connus (dont l’un vraiment drôle et déplacé) :
- Celui de Santa Cruz de Tenerife, classé patrimoine mondial de l’UNESCO et souvent comparé à celui de Rio,
- Celui de Tyrnavos en Grèce, dédié pour sa part aux… fautes, et là où les femmes sont invitées à toucher et embrasser ô combien de phallus de toutes tailles (pour une fois où les hommes sont tous égaux de ce côté-là…)
Cela sera sur ces belles paroles que je vous laisse !
PS: on dit bien des carnavals...
Justine Gravagna
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