Oui, pourquoi ?
Les étourneaux, que tout le monde connaît, ressemblent beaucoup aux merles noirs que l’on a l’habitude de voir chez nous. Ils sont légèrement plus petit, et certaines sous espèces possèdent quelques tâches blanches sur leur plumage, qui se confond parfaitement avec l’écorce des arbres. Ceux qui hivernent chez nous, sont les sansonnet (mignon comme petit nom) ou les unicolores.
Quand on les voit voler en groupe dans le ciel, ils nous font penser à un banc de poissons. Et tout comme eux, il s’agit d’un système de défense contre les prédateurs. Par exemple, si les rapaces tentent une attaque ô combien infructueuse (mais ils ne le savent pas encore), les étourneaux vont se rassembler et s’élever en une masse si compacte que les rapaces vont plutôt chercher à les éviter.
De plus, ils subissent une influence topographique, d’où leur chorégraphie qui nous semble assez folle mais qui est en réalité, parfaitement logique.
N’importe quel étourneau peut initier un mouvement de groupe : ils fonctionnent à la confiance. Le mouvement de groupe se propage par onde, rayonnant autour de l’initiateur du mouvement. Le comportement d’un seul oiseau influe sur ses 7 plus proches voisins, alors, ça va vite.
Cependant, certains oiseaux retardataires se retrouvent séparés du groupe, sans en affecter le mouvement. C’est la foule qui triomphe. Et surtout, on préfère ne pas les suivre car on sait très bien qu’ils vont être la cible des prédateurs… Donc, chacun sa merde, finalement…
Chaque soir, les étourneaux changent de dortoir pour éviter les attaques, c’est l’une des raisons pour lesquelles on les retrouve en ville. Et gare, mieux vaut porter une capuche ou un couvre-chef pour éviter les attaques de fientes. Surtout qu’en ville, ça regorge de nourriture pour leur plus grand bonheur (ils sont omnivores). Ils dorment ensemble pour s’apporter un peu de chaleur mutuelle.
Ce que vous ne saviez pas (ni moi d’ailleurs) c’est qu’ils sont de très bons imitateurs. Imiter une sonnerie de téléphone ? Easy. Un claquement de porte ? Les doigts dans le nez. Une sonnette ? Pfff, vous avez pas mieux ? Un aboiement de chien ? Oui, oui.
Un talent qui lui permet ainsi d’imiter d’autres congénères.
Mozart a possédé un étournal (ahahahahah, quel humour), pendant 3 ans, comme animal de compagnie, pour qui il a écrit ces quelques vers à sa mort :
Ici repose un cher innocent, un oiseau étourneau. Encore dans ses tendres années Il a dû affronter L'amère douleur de la mort. Mon cœur saigne Lorsque je pense à lui, Oh lecteur! Verse Aussi une petite larme pour lui. Il n'était pas méchant, Parfois un peu trop allègre Et, parfois aussi de temps en temps, Un cher et agaçant espiègle, Mais pourtant pas un chenapan. Je parie qu'il est déjà là-haut pour me remercier, De ce service d'ami Sans but lucratif. Car comme à l'improviste il a pris son envol, Il n'a pas pensé à l'homme Qui peut rimer si joliment.
Mozart, 4 juin 1787
Mozart avait une affection particulière pour les oiseaux (il eut un canari, une mésange, un rouge gorge…que sais-je ! J’imagine qu’il se réjouissait et s’inspirait de les entendre chanter ?). Et si un jour, on vous parle de l’étourneau de Mozart, sachez que ce n’est pas une race mais bel et bien l’animal de compagnie de ce dernier. Note à vous-même (et à moi-même) : On n'est pas tout à fait sûr de la traduction ni de l'intégrité de ce poème. Il faut dire qu'on le connait beaucoup plus pour son art musical qu'autre chose…
En France, l’unicolore est protégé, tandis que le sansonnet est considéré comme un « nuisible » (ou « Espèce Susceptible d’Occasionner des Dégâts). Forcément, ses fientes sont si acides qu’elles peuvent attaquer la peinture de nos belles grosses berlines (qui elles ne sont pas du tout nuisibles pour le reste du monde…🙄) et leurs excréments véhiculeraient des maladies. La nôtre non, tout le monde le sait.
Avant de le considérer comme tel, il ne faut pas oublier qu’il adooooore manger des insectes, et notamment des moustiques. Allez les faire fuir maintenant !
D’ailleurs, leur population est en déclin depuis quelques temps… Probablement grâce à notre grosse berline non-nuisible pour le règne animal…
Alors levons les yeux et laissons nous émerveillés par leurs magnifiques murmurations qui créent d’incroyables ballets à l’aube et au crépuscule !
PS : Il existe même un programme de recherche européens, nommé « Starflag » qui étudie ces incroyables oiseaux.
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